Face à la décision absurde de l’Administration américaine d’imposer des tarifs sur les produits d’acier et d’aluminium canadiens pour des raisons de «sécurité nationale», seul le Syndicat des Métallos a invariablement défendu tous ses membres canadiens des industries de l’acier et de l’aluminium.
Le 31 mai, nos directeurs canadiens et le Bureau exécutif international ont vivement critiqué la décision du président Donald Trump d’imposer au Canada des tarifs de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium. Parce que le dumping d’acier et d’aluminium est un problème qui touche l’industrie nord-américaine depuis de nombreuses années, nous avons recommandé de freiner les importations bon marché des pays reconnus pour leurs piètres antécédents dans les domaines du travail et de l’environnement et qui comptent sur des pratiques de pillage commercial et la manipulation des devises pour affaiblir la production canadienne et américaine d’acier, nuisant ainsi à la population ouvrière ici au pays. C’est pourquoi nous avons soutenu des mesures visant, entre autres, la Chine, la Turquie, la Malaisie et le Vietnam. Comme le président international Leo Gerard l’a indiqué le 2 mars dernier, «le Canada n’est pas le problème». Nous avons été fermes et clairs à ce sujet : il faut appliquer des mesures commerciales, notamment des tarifs, aux pays qui menacent une solide industrie canadienne de l’acier et de l’aluminium.
En fait, seul le Syndicat des Métallos est intervenu verbalement et aussi concrètement de manière constante au nom de la main-d’œuvre de l’industrie canadienne de l’acier et de l’aluminium tant dans sa réaction aux tarifs que dans sa ferme opposition au nouvel ALENA (l’AEUMC). Le président Trump a étendu les tarifs au Canada non pas parce que ce dernier constitue une menace pour la sécurité nationale, mais parce qu’il voulait s’en servir pour conclure rapidement un ALENA actualisé. Cependant, les tarifs demeurent, même après la conclusion du nouvel ALENA.
Le Syndicat des Métallos se bat en première ligne contre cet échec lamentable, qualifiant le nouvel ALENA de ce qu’il est exactement : une trahison des travailleuses et travailleurs canadiens. Les négociateurs de cet accord, conjointement avec certains membres de notre mouvement ouvrier, ont trahi la main-d’œuvre de l’acier et de l’aluminium en échange de certaines protections pour les travailleurs de l’industrie automobile, une situation sûrement embarrassante pour les syndicats qui appuient le nouvel ALENA et dont les membres travaillent à la fois dans le secteur automobile et celui de l’aluminium. En tant que Métallos, nous ne sacrifierons jamais un groupe de travailleurs pour un autre.
Le Syndicat des Métallos est non seulement demeuré ferme dans son appui aux membres canadiens face aux attaques d’une Administration américaine instable et irrationnelle, mais il a tenu bon et influencé les politiques canadiennes afin de veiller à ce que les tarifs causent le moins de tort possible (tout en continuant de faire pression pour l’annulation des tarifs).
Le 26 juin 2018, le directeur national Ken Neumann a comparu devant le Comité permanent du commerce international afin de réclamer des mesures d’allègement immédiates à l’intention des secteurs canadiens de l’acier et de l’aluminium. En quelques jours à peine, le gouvernement a annoncé un programme de deux milliards de dollars afin d’aider les travailleurs canadiens de l’acier. Nous avons ensuite préconisé des améliorations au programme de soutiens et d’autres recours commerciaux visant à protéger la main-d’œuvre canadienne en réaction à la hausse des importations de pays comme la Turquie, la Chine et la Malaisie. Quelques semaines plus tard, le ministère des Finances annonçait l’ouverture d’une enquête de sauvegarde et, depuis, il a appliqué des tarifs supplémentaires de 25% à certains produits d’acier dont les importations ont bondi. Les Métallos au Québec ont joué un rôle de premier plan dans l’obtention d’un programme de soutiens à l’industrie de l’aluminium pour nos membres dans ce secteur.
Le Syndicat des Métallos continue de demander l’annulation des tarifs aux termes de la Section 232 et il exhortera le Canada à l’exiger également avant la signature du nouvel ALENA. Nous continuons de défendre la main-d’œuvre canadienne des industries de l’acier et de l’aluminium, dénonçant les tarifs absurdes imposés par l’Administration américaine ainsi que la trahison des travailleurs canadiens par notre gouvernement et les traîtres du mouvement ouvrier qui les ont soutenus.
Vous trouverez ci-joint un aperçu général de la situation à laquelle se heurtent les industries de l’acier et de l’aluminium, la position du Syndicat des Métallos sur de nombreux enjeux et les actions que nous avons entreprises au nom de tous les travailleurs de l’acier et de l’aluminium au Canada.
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