Programme des travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires
Le nombre de travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires (TET) a été multiplié par 8 au Québec depuis 2017, passant de 7180 à 59 000 en juin 2023. Auparavant plutôt concentré.e.s dans le secteur agricole, pour du travail saisonnier, les TET occupent maintenant des emplois permanents à l’année dans nos milieux de travail. Leurs permis sont liés à un seul employeur et ces membres vivent souvent séparé.e.s de leur famille, restée dans leur pays d’origine. La majeure partie d’entre elles et eux rêvent de s’installer au Québec à long terme, mais les voies d’accès à l’immigration permanente sont difciles.
« En théorie, ils ont les mêmes droits, mais dans les faits ils ne sont pas efectifs », souligne la journaliste au Devoir, Sarah R. Champagne, lors d’une table ronde sur la réalité des TET qui s’est tenue à la dernière assemblée annuelle du District 5 des Métallos.
Elle précise que le permis de TET n’est valable que pour un seul employeur et doit être renouvelé périodiquement.
Autre gros morceau : la francisation, essentielle à l’immigration. « Il va falloir que les cours de français se fassent sur les heures de travail et que le gouvernement paie pour les salaires », a souligné le directeur du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec, Michel Pilon.
Le niveau de français requis pour l’immigration avec le Programme de l’expérience québécoise, soit le 7, est difcile à atteindre. « Je connais un travailleur qui a fait le test 8 fois avant de le passer, au coût de 300 $ chaque fois », a expliqué le métallo Ronald Carvajal, secrétaire-trésorier chez Manac.
Chez Chantiers Chibougamau où travaillent environ 200 Philippins en vertu du PTET, le déf de
Ronald Carvajal, SL 9599, Michel Pilon du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec, Sarah R. Champagne, journaliste au Devoir, et Nicolas Lapierre, adjoint au directeur québécois des Métallos. francisation est grand. « Les Philippins ont compris que peu importe la trail qu’ils prennent pour avoir accès à l’immigration, ça passe par la francisation », a témoigné David Morin de la SL 8644. Il se questionne sur les difcultés d’accès à l’immigration permanente. Temporaires jusqu’à la retraite, « Est-ce que c’est ça le plan? », a-t-il laissé tomber.
Kamil Nounes, lui-même travailleur étranger temporaire chez Exo-S en Estrie, a témoigné de l’extrême précarité dans laquelle vit sa famille, alors que sa conjointe ingénieure ne peut travailler avec un statut de visiteur. « Si ma flle est malade, je ne peux l’amener à l’hôpital, sauf en payant. S’il n’y a pas d’overtime, je suis vraiment serré, si je suis slaqué, je ne suis pas certain d’avoir accès à l’assurance-emploi », a illustré le travailleur d’origine algérienne.
Cet article est paru dans la revue Métallos@l’oeuvre, été 2024.
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