C’est une grève emblématique qu’ont menée pendant neuf mois la dizaine de matelots d’Océan remorquage à Sorel-Tracy. D’abord, leur conflit a illustré très clairement l’importance d’une loi antibriseurs de grève pour les travailleurs et travailleuses dans des milieux de travail qui relèvent de la juridiction fédérale. Ensuite, l’appui de l’organisation des Métallos et de toutes les sections locales a montré à quel point les groupes d’un petit nombre de membres peuvent être soutenus avec force.
Le nouveau contrat de travail ratifié en mars dernier, après neuf mois de grève, octroie des hausses salariales totalisant 23,25 % d’ici 2025. Les syndiqués ont réussi à faire reculer l’employeur sur ses demandes d’horaires de travail qui auraient mis en péril la conciliation travail-famille en privant les matelots de précieux moments de vie en famille.
«On a mis notre pied à terre contre des demandes injustes et des horaires inhumains nuisibles pour notre vie de famille. On a réussi à se faire respecter et à obtenir des augmentations de salaire significatives», a fait valoir le porte-parole des matelots, Pascal Delisle.
Aux hausses salariales s’ajoute une augmentation du régime de participation aux bénéfices de 1,25 % d’ici la fin de la convention. Le nouveau contrat est assorti d’un montant forfaitaire de 2 000 $ pour les membres qui ont fait la grève.
«Ces travailleurs ont mené une lutte exemplaire, avec un vent de face, alors que des briseurs de grève venaient faire leur travail chaque jour, atténuant les effets de la grève sur l’employeur. Bravo pour votre détermination», a souligné le représentant syndical Luc Laberge.
Cette grève a illustré la nécessité de l’adoption rapide d’une loi anti-briseurs de grève au fédéral, à l’instar de ce qui existe déjà dans le Code du travail québécois. « Un tel conflit aurait été beaucoup moins long s’il y avait eu une loi interdisant le recours à des travailleurs de remplacement au fédéral. Merci aux métallos d’Océan remorquage d’avoir porté bien haut le flambeau pour une telle loi et soyez assurés qu’on continue cette bataille », a conclu le directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.
Cet article paraît dans le numéro d’été 2023 du magazine Métallos@l’œuvre
Magazine Métallos@l’œuvre Été 2023
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