OTTAWA – Aujourd’hui, le Syndicat des Métallos et le Congrès du travail du Canada (CTC) ont porté plainte au Bureau de l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises (OCRE) en prétendant que le détaillant Mark’s (L’Équipeur) et sa société mère Canadian Tire ont enfreint les normes internationales des droits de la personne en ne s’assurant pas que les travailleuses et travailleurs dans les usines de leurs fournisseurs touchent un salaire suffisant pour vivre.
«Pendant la première partie de cette année, dans les régions où Mark’s s’approvisionne en marchandise, les salaires moyens mensuels des travailleuses confectionnant les vêtements n’étaient que de 12 673 taka – soit 173 $ par mois ou moins d’un dollar canadien par heure. Ce n’est pas suffisant pour vivre une vie décente», a déclaré Marty Warren, directeur canadien du Syndicat des Métallos. «C’est une violation honteuse et commise depuis longtemps des droits humains des travailleuses et travailleurs.»
«En portant cette plainte, nous demandons à l’OCRE de déterminer l’ampleur des torts causés par la violation des droits de la personne dans la chaîne d’approvisionnement de Mark’s au Bangladesh et, à la lumière des résultats de son enquête, d’inciter l’entreprise à dédommager le personnel des torts qui lui ont été causés, à accroître la transparence au sujet de sa chaîne d’approvisionnement et à négocier sur-le-champ avec les syndicats bangladais pour voir à ce que tous les travailleuses et travailleurs dans les usines de ses fournisseurs reçoivent un salaire suffisant pour vivre», a lancé Bea Bruske, présidente du CTC.
La plainte déposée auprès de l’OCRE souligne le fait que le gouvernement canadien doit adopter une loi exigeant que les entreprises canadiennes, y compris Mark’s et Canadian Tire, préviennent les violations des droits de la personne dans leurs chaînes d’approvisionnement et assument la responsabilité de toute violation qui s’y produit. Un projet de loi d’initiative parlementaire qui répondrait à ce besoin (projet de loi C-262) a été déposé par un député néo-démocrate.
«Si le projet de loi C-262 était en vigueur, Canadian Tire serait obligée de rectifier de façon proactive les violations des droits de la personne et les salaires de misère dans sa chaîne d’approvisionnement», a affirmé Kalpona Akter, directrice exécutive du Bangladesh Center for Workers Solidarity.
«Les Bangladaises et les Bangladais qui confectionnent des vêtements dans des usines comme celles où s’approvisionnent Mark’s et Canadian Tire travaillent six jours par semaine et dix ou douze heures par jour mais gagnent des salaires tellement bas qu’ils ne peuvent pas échapper à la pauvreté, même en y mettant toute leur énergie», a ajouté Kalpona Akter.
«De nombreux travailleuses et travailleurs dans l’industrie du vêtement vivent dans des logements surpeuplés – habituellement dans un dortoir où ils doivent partager une cuisine et les sanitaires avec plusieurs autres familles. Bon nombre d’entre eux ont sans cesse de la difficulté à se nourrir et à nourrir leur famille et vivent au bord de la misère noire. Les femmes sont particulièrement exposées à la violence à l’usine comme à la maison. Les conditions de vie lamentables et les luttes quotidiennes des travailleuses et travailleurs du vêtement sont bien connues – l’injustice crève les yeux.»
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