Eugène et Anthony sont deux militants syndicaux à Fort-Dauphin, une petite ville située complètement au sud de Madagascar. Les deux ont été élus à la tête de leurs syndicats respectifs, SVS et SEKRIMA. Dans cette île-pays située au sud-est de l’Afrique, la loi permet la présence de deux syndicats dans un même milieu de travail, ce qui est le cas de ces syndicats qui représentent des travailleurs et travailleuses à la mine QMM, une filiale de la multinationale Rio Tinto. Mais à Fort-Dauphin, plutôt que d’entrer en compétition, Anthony et Eugène encouragent leurs membres à travailler ensemble afin de mieux faire face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés en tant que syndicalistes. En effet, SEKRIMA représente principalement les employés directs de la compagnie, tandis que SVS se concentre sur les employés des nombreux sous-traitants de la mine.
QMM est le principal employeur à Fort-Dauphin, et son impact est fortement ressenti sur l’économie de la ville, voire du pays. Face à ce géant, les syndicats ne peuvent donc rien tenir pour acquis, d’où l’importance de la solidarité intersyndicale. Dans le but de contribuer à la construction d’un rapport de force plus équitable, le Fonds humanitaire des Métallos (FHM) a récemment mis en place un projet pilote qui aura notamment permis l’ouverture d’un bureau syndical unique aux deux syndicats, une première dans la région. Cela permettra à Anthony et Eugène, ainsi qu’à de nombreux autres représentants syndicaux locaux d’avoir accès à des ressources importantes pour mieux faire leur travail.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu une première délégation du FHM plus tôt ce mois-ci, avec comme but de consolider la relation avec ses partenaires locaux, d’en apprendre plus sur l’impact de la mine, mais aussi d’organiser un échange d’expériences auquel participèrent près d’une trentaine d’activistes affiliés à SVS et SEKRIMA. Au cours de cet atelier de deux jours mené par Denis Trottier et Guy Gaudette, deux permanents du District 5, les participants ont reconnu l’importance cruciale de la communication, du consensus, et de l’engagement des membres afin de mieux représenter les travailleurs et leurs besoins face à l’employeur. De leurs côtés, les membres de la délégation canadienne ont constaté avoir beaucoup en commun avec les travailleurs et travailleuses malgaches, et ont pu apprendre de la résilience de leurs confrères et consœurs dans un contexte qui rend difficile l’organisation syndicale en général.
En fin de compte, la délégation constate que la solidarité syndicale a de l’avenir à Madagascar, et le Fonds humanitaire des Métallos répondra vonona! (présent en langue malgache) pour continuer d’appuyer la construction de ce mouvement.
Ken Neumann, président, Fonds humanitaire des Métallos, 416 544-5951
Doug Olthuis, directeur général, Fonds humanitaire des Métallos, 416 544-5957, dolthuis@usw.ca
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