
Le 28 avril, Jour de deuil national, est une occasion solennelle de nous souvenir des personnes qui ont perdu la vie au travail, qui y ont subi des blessures, ou que le travail a rendues malades. Nous pleurons les morts et nous réaffirmons notre engagement à lutter pour les vivants: une lutte visant à rendre chaque milieu de travail sécuritaire.
Le Syndicat des Métallos, avec d’autres organisations syndicales, des collectivités et des familles, observe cette journée depuis bien avant son adoption officielle par le gouvernement fédéral, il y a 34 ans, par la Loi sur le Jour de compassion pour les travailleurs. Aujourd’hui, plus de 100 pays soulignent cette journée sous divers noms, mais avec le même objectif : honorer la mémoire des travailleuses et travailleurs. Ce moment de recueillement appelle aussi à l’action pour prévenir de tragédies futures.
Depuis deux décennies, les gouvernements qui se sont succédé ont eu l’occasion de forcer les employeurs à mettre la prévention des accidents, des maladies professionnelles et des décès évitables au cœur de leurs responsabilités. Une application rigoureuse et systématique de la Loi Westray permettrait de tenir les responsables imputables. Pourtant, le nombre de décès et de blessures graves en milieu de travail reste sensiblement le même, ce qui s’explique en grande partie par le fait que, trop souvent, aucune enquête n’est menée pour déterminer s’il y a eu négligence criminelle de la part des personnes qui ont le devoir de protéger les travailleuses et les travailleurs.
Depuis l’adoption des modifications Westray au Code criminel, seulement 27 poursuites ont été intentées, et 12 condamnations obtenues et ce n’est pas faute de tragédies. Chaque année, près de 1 000 travailleuses et travailleurs meurent au travail, et des centaines de milliers d’autres subissent des blessures ou des maladies professionnelles. Cette loi existe, mais elle n’est ni appliquée correctement ni de façon cohérente. Cela doit changer.
Les Métallos appellent à une application rigoureuse de la Loi Westray. Chaque décès ou blessure grave doit faire l’objet d’une enquête pour déterminer s’il y a eu négligence criminelle. Il est temps de briser le cycle de l’impunité et de faire respecter les droits fondamentaux à la santé et à la sécurité au travail.
Le Jour de deuil est un rappel douloureux, mais nécessaire que chaque décès au travail est un décès de trop. Aujourd’hui, nous nous souvenons. Et dès demain, nous poursuivrons la lutte pour que plus jamais personne ne perde la vie simplement pour avoir fait son travail.
Marty Warren
Le directeur national pour le Canada
Scott Lunny
Le directeur du District 3
Dominic Lemieux
Le directeur du District 5
Kevon Stewart
Le directeur du District 6