Le dernier jour de la conférence Justice 2024, les personnes déléguées ont assisté à des présentations sur une variété de questions, y compris les intersections entre la santé et la sécurité, l’environnement, la justice et l’équité au travail.
Le matin, Julia McKay, coordonnatrice de l’engagement autochtone du district 3, a dirigé un panel sur la Journée nationale d’action pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, auquel ont également participé Jason Prokopchuk (SL7689), Jean-Yves Couture, représentant du district, 5 et Dan Bertrand (SL6500).
« Il a été reconnu que pour briser la culture autochtone, il fallait retirer le pouvoir aux femmes », a expliqué Julia, évoquant la structure matriarcale historique de nombreuses cultures autochtones et la façon dont les gouvernements et la religion organisée cherchaient à détruire les cultures, les communautés et les familles autochtones.
Les membres du Comité national de lutte contre le racisme, ainsi que la représentante du Service de l’éducation et de l’égalité Lorei De Los Reyes, le représentant du district 5 Hans-Woosly Balan et Maira Lebron (de la SL9400) ont aussi fait des présentations, notamment sur la nécessité d’agir contre le racisme et sur le nouveau guide des Comités des droits de la personne. Les comités des droits de la personne des sections locales sont établis par les statuts du Syndicat international.
Kassandra Cordero, directrice des droits de la personne et de l’équité auprès de la fédération du travail de la C.-B. et membre de la SL2009, a parlé avec éloquence du besoin urgent de s’engager dans des actions antiracistes, en décrivant comment s’y prendre. Kassandra a souligné que parfois des erreurs se produisent, même avec les meilleures intentions et que la peur d’en commettre ne devait pas constituer un obstacle à l’action. La directrice a suggéré aux délégué.e.s qui ne savent peut-être pas comment réagir aux appels de collègues, de voisins et d’amis noirs, autochtones et racisés de surmonter la vulnérabilité en reconnaissant le préjudice, en validant l’expérience et les sentiments de la personne, en s’efforçant d’atténuer le préjudice et en créant une solution commune, dans la mesure du possible.
Adelle Blackette, pionnière dans le domaine du droit et titulaire de la chaire de recherche du Canada en droit du travail transnational et développement de l’Université McGill, a parlé de la nécessité de prendre des mesures significatives en ce qui concerne l’équité en matière d’emploi, afin de remédier à la ségrégation historique et actuelle au sein du marché du travail. Adelle Blackett a présidé le plus récent groupe de travail fédéral sur l’équité en matière d’emploi, qui comprenait 12 membres de nations autochtones et de diverses localités canadiennes, ainsi que des employeurs et des représentants syndicaux.
De février à octobre 2022, le groupe de travail a entrepris un important processus de consultation, dont 109 réunions et séances de mobilisation, auxquelles ont assisté 337 personnes représentant 176 organisations, partenaires et ministères gouvernementaux concernés. Le Syndicat des Métallos y a également participé.
« La législation n’efface pas la discrimination. Nous ne passons pas de l’exclusion à l’inclusion du jour au lendemain », a précisé Adelle Blackette, soulignant qu’il faudra déployer des efforts continus pour changer les lois et les cultures afin de s’attaquer à la fois au racisme interpersonnel et institutionnel en milieu de travail.
Christine Jones, de Blue Green Canada, a expliqué les intersections entre les droits de la personne et les changements climatiques. « Nous nous employons à faire le lien entre les droits de la personne, la santé mentale et les changements climatiques. Lorsque nous aurons établi ce lien, notre société n’en sera que plus forte et meilleur sera notre avenir. »
Ensuite, une table ronde a permis d’aborder les divers problèmes auxquels se heurtent les groupes en quête d’équité sur le front de la santé et de la sécurité – qu’il s’agisse d’égalité en ce qui concerne les toilettes, de harcèlement et de la violence entre membres, des risques liés aux obstacles linguistiques ou des approches culturellement sécuritaires et appropriées en matière de santé mentale. Adriane Paavo, coordonnatrice du Service de l’éducation et de l’égalité, a agi comme modératrice du panel, qui se composait de Janet Moffat (SL9042 et membre du Groupe de travail sur la Fierté), de Mark Austin (SL1998 et membre du Comité national de lutte contre le racisme), de Danya Sykes, de Frederic St-Louis (SL8897) et de la coordonnatrice de l’engagement autochtone du district 3 Julia McKay.
La présidente de la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ), Magali Picard, a prononcé un discours incisif, dénonçant la discrimination et le racisme, notamment au sein du gouvernement provincial du Québec, qui a refusé de reconnaître le racisme systémique. La présidente a parlé avec passion des origines de sa propre compréhension de la discrimination, du sexisme et du racisme. Magali Picard est la première femme autochtone à présider la FTQ.
« Ce qui a fait de moi la militante que je suis aujourd’hui, c’est que je suis une fière Wendat (…) C’est quand j’ai réalisé à 12 ans pourquoi mes tantes Wendat perdaient leur statut autochtone parce qu’elles avaient marié des non-autochtones, alors que ma mère non autochtone pouvait habiter à Wendake, que j’ai compris c’était quoi de la discrimination. »
Dans l’après-midi, les membres du Groupe de travail national sur la Fierté ont parlé de leurs expériences en tant que Métallos 2ELGBTQIA+, des façons qui permettraient aux dirigeantes et dirigeants des sections locales du syndicat d’appuyer les Métallos de la communauté arc-en-ciel, de la nécessité d’avoir des clauses de conventions collectives neutres en ce qui concerne le genre et de soins d’affirmation de genre, ainsi que du climat politique de plus en plus difficile et du besoin d’être solidaires. Siégeaient au groupe de travail, Dexter Hunlin (SL6673), Tomy Bezeau-Héroux (SL9706), Cinfy Lee, représentante du district 3, Brett Barden, représentant, communications et action politique, district 3. Shannon Devine, chef du Service des communications et de l’action politique, a agi à titre de modératrice.
Par la suite, il y a eu un panel pertinent sur le recrutement et les groupes en quête d’équité, modéré par la directrice du recrutement du Syndicat des Métallos (É.-U.) Maria Somma, se composant de plusieurs organisatrices et organisateurs talentueux, dont Deepak Kullar, du district 3, Pablo Guerra, coordonnateur du recrutement, district 3, Casey Burgess, membre-recruteuse (SL343), Amanda Zakhour, coordonnatrice de l’éducation du district 6.
« La plus grande satisfaction consiste à pouvoir dire aux membres que nous avons gagné ! Ça vaut la peine de voir leur visage. C’est incroyable, de dire Pablo Guerra. Maintenant, ils vont avoir du pouvoir, ils vont avoir une voix. »
Julie Hébert, la coordonnatrice de la santé, de la sécurité et de l’environnement du district 5, a présenté un incroyable récit vidéo des efforts percutants et historiques du district sur le front de la santé et de la sécurité. Cliquez ici pour regarder la vidéo.
La conférence s’est terminée par un retour sur les 50 années depuis l’arrêt de travail à Elliot Lake et une réflexion sur nos droits fondamentaux en matière de santé et de sécurité. Sylvia Boyce, coordonnatrice du Service de la santé, de la sécurité et de l’environnement, a présenté le panel et Andy LaDouceur, coordinateur de la santé, de la sécurité et de l’environnement du district 6, l’a animé. John Perquin, adjoint retraité du secrétaire-trésorier international, Al Bieksa (SL2009) et Charlene Clarke (SL13173) ont participé à cette table ronde.
« La section locale d’Elliot Lake savait qu’il se passait quelque chose », a déclaré John Perquin , expliquant la période qui a précédé l’arrêt de travail et l’indignation croissante dans le lieu de travail et la localité. « Les membres mouraient en bien plus grand nombre qu’ils n’auraient dû, sans exagération. Le taux de mortalité était trois fois plus élevé que celui de la population générale. »
En conclusion, le directeur national Marty Warren a remercié les personnes déléguées de leur participation et leur engagement envers la santé, la sécurité, l’équité et l’amélioration de nos lieux de travail et de nos localités. Un grand merci aux organisatrices et organisateurs de la conférence, aux personnes chargées de l’audiovisuel et aux membres du personnel de l’hôtel qui ont également rendu la conférence possible.
Qu’il s’agisse de santé et de sécurité, d’homophobie, de transphobie, de racisme contre les Noirs, de racisme contre les Autochtones ou de toute autre forme de racisme : un tort causé à une personne est un tort causé à tous !
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