Les femmes et les personnes de diversité de genre qui travaillent dans les lieux de travail industriels ont besoin d’endroits sécuritaires et hygiéniques où elles peuvent tirer leur lait maternel. Ce n’est pas trop demander, comme le démontre un lieu de travail en Colombie-Britannique, selon Melanie McConnell, présidente du Comité des Femmes d’acier de la section locale 7619 des Métallos.
À la mine Highland Valley Copper de la société Teck, près de Logan Lake, les femmes et les personnes de diversité de genre qui ont repris le travail après leur congé de maternité peuvent demander d’avoir accès à un endroit sécuritaire où extraire leur lait maternel. Cet arrangement est offert au cas par cas depuis au moins huit ans, époque où Melanie McConnell a commencé sa carrière à Highland Valley. Melanie, une manœuvre, agit aussi comme syndic au sein de l’exécutif de la SL 7619.
Présentement, les femmes représentent 11% des 1100 employés de la mine, soit une hausse de 5% depuis que Melanie a commencé à en faire le bilan, il y a six ans. D’après elle, l’endroit où les femmes qui allaitent peuvent tirer leur lait et le conserver, utiliser les toilettes et se laver les mains est sécuritaire, privé et hygiénique.
«Il comprend un réfrigérateur et un congélateur, une chaise confortable et il est complètement à l’abri des regards. Les femmes peuvent réfrigérer ou congeler leur lait, selon l’heure à laquelle elles l’ont tiré pendant le quart», explique-t-elle.
La pièce comporte des rideaux afin de créer un espace privé et elle est régulièrement nettoyée par le personnel de l’entretien et approvisionnée en produits de nettoyage.
Melanie McConnell fait remarquer que depuis l’amélioration des dispositions sur le congé de maternité et le congé parental au Canada, qui prévoient jusqu’à 78 semaines de congé, le nombre de femmes qui allaitent à leur retour au travail a diminué. Cependant, certaines femmes reviennent plus tôt ou allaitent leur enfant plus longtemps après la naissance.
Il lui a suffi de demander
La dernière demande pour un espace d’allaitement a été présentée par le Comité de santé et de sécurité au printemps 2021 et acheminée au Comité des Femmes d’acier. Melanie s’en est chargée immédiatement.
Sur la photo si-dessus : Chad Lindsey, président du Comité de santé et de sécurité de la SL 7619 des Métallos, avec Melanie McConnell, présidente du Comité des Femmes d’acier.
Comme par le passé, l’employeur s’est montré ouvert à la suggestion et s’est assuré de fournir un endroit sécuritaire et hygiénique où la personne pouvait allaiter. Jusqu’à ce jour, l’initiative est mise en place chaque fois qu’une travailleuse qui allaite revient au travail.
Selon Melanie, ceci montre qu’on se soucie des femmes et les personnes de diversité de genre et témoigne de l’importance de leurs besoins.
Comment les hommes dans le milieu de travail réagissent-ils?
«Nombreux sont les hommes ouverts à tenir ce type de conversation sur des accommodements comme celui-là. Lorsqu’on peut en discuter, les gens comprennent mieux», poursuit Melanie.
«Il y a toujours un peu d’hésitation en ce qui concerne les accommodements dont les femmes ont besoin pour réussir au travail, comme des pauses-toilettes ou toilettes supplémentaires. Par conséquent, si vous conduisez un camion de roulage et que vous avez vos règles, vous pouvez aller vous changer. Il y a moins de ressentiment si nous sommes en mesure de bien l’expliquer», ajoute-t-elle.
Monter le niveau de la santé et sécurité pour les femmes est une campagne du Syndicat des Métallos visant à accroître la sensibilité aux questions de santé et de sécurité des femmes, leur participation au militantisme dans ce domaine, le respect à leur égard, et les possibilités pour elles de s’exprimer et de faire connaître leurs idées dans le lieu travail et le syndicat.
Même si les espaces d’allaitement à la mine Highland Valley existaient avant la campagne Monter le niveau, l’initiative constitue un parfait exemple de ce qu’elle cherche à accomplir.
«Nous sommes d’agréables personnes avec qui travailler! Les femmes réussissent très bien dans tous les domaines de l’exploitation minière. Nous avons simplement besoin de certains accommodements différents parce que nous sommes différentes des hommes. Lorsque nous sommes capables d’avoir ces conversations, les choses se déroulent assez bien», soutient Melanie.
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