La conférence Justice 2024 a débuté aujourd’hui par une bénédiction touchante de Claudette Commanda, aînée Algonquine Anishinabe, militante des droits des Autochtones et chancelière de l’Université d’Ottawa, nous rappelant que la vie elle-même est une bénédiction. Elle a encouragé les délégué.e.s à continuer de militer pour la justice.
« Sans justice, y aura-t-il guérison, équité ? Sans justice, demain sera-t-il un meilleur jour, et y aura-t-il un meilleur avenir ? », a demandé Claudette Commanda aux délégué.e.s. « Continuez de militer pour la justice. Poursuivez l’excellent travail que vous faites. »
Le directeur du District 5 des Métallos, Dominic Lemieux, a souligné l’importance d’une compréhension élargie du concept de justice, notamment l’inclusion dans le cadre de notre militantisme syndical la question des travailleurs étrangers temporaires, qui sont souvent exploités et qui ont peu d’espoir de pouvoir rester en tant que résidents et citoyens permanents.
« Des travailleurs venus d’ailleurs, dans nos régions, dans nos entreprises, on va continuer d’en avoir besoin. Mais le besoin, il est permanent, pas temporaire. Les emplois sont permanents, pas temporaires… On veut des confrères et consœurs de partout, libres d’aller travailler là où ils veulent, qui auront toutes la marge de manœuvre pour revendiquer les meilleures conditions de travail possible. Des hommes et des femmes qui vont pouvoir s’installer pour vrai, avec leurs familles… Vivre pleinement, avec tous les droits de citoyens et citoyennes », a fait valoir Dominic Lemieux.
Le directeur national des Métallos Marty Warren a donné un aperçu des initiatives clés en matière de santé et de sécurité, d’environnement et de droits de la personne à l’échelle du syndicat, y compris la campagne redynamisée Mettons fin au Carnage, Appliquons la loi, la campagne Monter le niveau de la santé et sécurité pour les femmes, le Comité national de lutte contre le racisme, le Comité autochtone national et le groupe de travail national sur la Fierté.
« Le travail le plus complexe et difficile que nous ayons à accomplir à titre de militantes et militants de la justice est lié aux problèmes climatiques et environnementaux qui deviennent de plus en plus pressants chaque jour, a déclaré Marty Warren.
« Nous ne pouvons éviter ces défis et c’est pourquoi notre syndicat est à l’avant-plan de l’intersection entre la décarbonation et les bons emplois. Nous savons que nous pouvons avoir un avenir avec de bons emplois dans le secteur des ressources et le secteur manufacturier, tout en édifiant une économie plus propre et plus durable », a-t-il ajouté.
Les délégué.e.s ont également entendu Janice Hobbs Martell, fondatrice du Projet de la poudre McIntyre, parler des efforts inspirants qu’elle a déployés pour que la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) de l’Ontario reconnaisse le lien entre l’exposition à la poudre d’aluminium et les maladies neurologiques.
En janvier 2022, après de nombreuses années de plaidoyer, la CSPAAT a reconnu la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle, et a donc cessé de refuser automatiquement les demandes d’indemnisation fondée sur des expositions dans le lieu de travail. Dans le cadre du projet, Janice dispose d’un registre de 676 mineurs que le projet peut contacter et suivre, ce qui représente à peine 2,4 % des mineurs de l’Ontario seulement.
Un panel sur les travailleur.euse.s migrant.e.s et la lutte pour un travail décent sur une planète qui se réchauffe a mis en lumière les circonstances difficiles auxquelles se heurtent ces travailleur.euse.s et les nombreuses façons dont ils sont beaucoup trop vulnérables dans notre cadre législatif actuel.
Siégeaient au panel animé par Mike Duhra, adjoint du directeur du District 3 : Bessie Hodder (Horizons of Friendship), Ronald Carvajal (SL 9471 des Métallos, District 5) et Denise Gagnon (Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec).
« Après plusieurs années comme travailleur étranger temporaire, j’ai voulu faire ma demande de résidence permanente pour éventuellement devenir citoyen. C’était difficile parce que je travaillais de nuit et finissais à 5 h ou 6 h le matin, et que je devais être à mes cours de français à 13 h pour pouvoir faire ma demande. J’ai finalement obtenu le statut de résident permanent et je suis citoyen depuis 2023 », a témoigné Ronald Carvajal.
Cependant, « il y a des travailleurs sur des permis fermés qui sont ici depuis plusieurs années, qui ont maintenant une famille et des amis ici, et qui ne savent pas quand ils seront obligés de retourner dans leur pays », a-t-il ajouté.
L’économiste et professeur de l’Université de Sherbrooke, François Delorme, a parlé des nombreuses façons dont les changements climatiques constituent un enjeu syndical, notamment le fait que la planète se réchauffe à un rythme qui a même surpris les scientifiques l’année dernière.
« On n’arrivera pas à régler les problèmes d’inégalité et les changements climatiques sans coopération et sans solidarité. Cette solidarité doit aussi s’appliquer entre les générations. »
La matinée s’est terminée par une table ronde informative sur la campagne Mettons fin au carnage et les raisons pour lesquelles elle est toujours pertinente aujourd’hui.
Au nombre des panélistes figuraient Glenn Nolan (SL 9316), Frank Crowder (SL 7135), Brian O’Rourke (SL 1-2017), Nicolas Lapierre (adjoint au directeur, District 5), et Sylvia Boyce (chef du Service de la santé, de la sécurité et de l’environnement). Le panel était animé par le directeur du District 3 Scott Lunny.
Glenn Nolan a parlé de l’explosion choquante survenue à la raffinerie de Come By Chance, qui a entraîné la mort d’un membre et blessé gravement plusieurs autres.
Brian O’Rourke a parlé des explosions dévastatrices des scieries de Lakeland et de Babine, où une explosion fatale et un incendie ont ravagé la scierie, tuant et blessant des membres.
Sylvia Boyce a parlé des appels à l’action de la campagne redynamisée Mettons fin au Carnage, y compris de la nécessité de plus de formation et de coordination entre les autorités judiciaires afin de s’assurer que les décès en milieu de travail font l’objet d’une enquête et de poursuites adéquates sous une optique criminelle, le cas échéant.
Dans l’après-midi, les délégué.e.s ont participé à une série d’ateliers informatifs et de renforcement des compétences qui se poursuivra tout au long de la deuxième journée de la conférence.
Voir les photos de la première journée de la conférence.
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