Alors que nous nous rapprochons du Jour de deuil, personne n’aurait imaginé que nous serions toujours en pleine pandémie mondiale dont nous avons appris l’existence au début de 2020.
Même si nous avons fait d’énormes progrès pour tenter de venir à bout de la COVID-19, nous devons demeurer vigilants afin de veiller à ce que la maladie ne fasse pas autant de ravages qu’elle ne l’a fait ces deux dernières années.
Compte tenu de la levée des restrictions, il est probable que nous serons nombreux à pouvoir participer à nouveau en personne aux commémorations du Jour de deuil, honorant ceux qui ont été tués, blessés ou rendus malades par leur travail. C’est aussi le jour où nous renouvelons notre engagement à créer des lieux de travail offrant un environnement sain et sécuritaire aux travailleuses et travailleurs. S’il est possible de le faire en toute sécurité, il faut espérer que nous pourrons aussi nous rassembler en grand nombre en vue de marquer cet événement solennel.
Pour la troisième année consécutive, nous ajoutons aux travailleuses et travailleurs dont nous honorons la mémoire de celles et ceux qui ont été victimes de la pandémie. Trop de travailleuses et travailleurs considérés comme «essentiels» ont été placés dans des circonstances dangereuses par leurs employeurs qui n’ont pas respecté les principes fondamentaux de santé et de sécurité, permettant ainsi au virus de se propager. Ces décès auraient pu être entièrement évités. Les gouvernements tout comme les employeurs ont laissé tomber les travailleuses et travailleurs par leur manque total de préparation et leur mauvaise gestion de la pandémie.
La pandémie a aussi eu des effets négatifs sur la santé mentale des travailleuses et travailleurs, entre autres, par l’isolement, la peur de contracter le virus, des maladies de longue durée et une insécurité économique constante.
Le Jour de deuil national est toujours autant d’actualité alors que nous continuons de voir des niveaux inacceptables de décès, de blessures et de maladies dans les lieux de travail. Nous constatons partout au pays l’orientation anti-ouvrière inquiétante des gouvernements qui suppriment des règlements sur la santé et la sécurité. Nous savons que les décès n’en seront que plus nombreux, c’est pourquoi notre opposition est si féroce. Il suffit de prendre l’exemple du projet de loi 59 au Québec qui a mené à l’affaiblissement des mesures de protection et des initiatives de prévention et à la réduction de l’indemnisation des travailleurs malades ou blessés. Notre syndicat s’est battu à chaque étape contre ces reculs en santé et sécurité.
De façon similaire, le gouvernement de l’Alberta a récemment dépouillé les travailleuses et travailleurs de leurs droits à la sécurité en adoptant la loi visant à assurer la sécurité et à réduire la paperasserie administrative (Ensuring Safety and Cutting Red Tape Act). Nous devons continuer de renforcer les dispositions sur la santé et la sécurité dans nos conventions collectives afin de contrer de telles politiques de la part des gouvernements qui font passer les intérêts des employeurs avant ceux des travailleuses et travailleurs.
La pandémie a fait ressortir la nécessité pour tous les travailleuses et travailleurs, dans tous les emplois, de bénéficier de congés maladie payés, ainsi que le besoin de faire élire des gouvernements à tous les niveaux qui respectent les droits des travailleuses et travailleurs.
Tous les jours, les Métallos font pression pour obtenir de meilleures lois en santé et sécurité, ainsi qu’une meilleure application de celles-ci. Notre syndicat et nos nombreux militants feront face à chaque défi et les relèveront. Nous poursuivrons notre campagne Mettons fin au carnage, Appliquons la loi jusqu’à ce que tous les employeurs négligents et indifférents comprennent qu’ils risquent l’emprisonnement pour chaque travailleur dont ils sont responsables de la mort. Nous maintiendrons nos efforts pour que ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi et le système juridique connaissent l’existence de la Loi Westray, ainsi que les raisons et les façons dont ils doivent l’appliquer. Il y a 30 ans cette année que s’est produite l’explosion tragique qui a tué 26 mineurs à la mine de Westray en Nouvelle-Écosse. Il y a 30 ans, nous nous sommes engagés à prévenir de telles tragédies et nous ne lâcherons pas prise tant que de tels décès évitables surviendront.
Le 28 avril demeure la journée où nous pleurons les morts et où nous réitérons notre engagement à lutter, sans relâche, pour les vivants.
En toute solidarité, santé et sécurité,
Marty Warren
Le directeur national pour le Canada
Scott Lunny
Le directeur du District 3
Dominic Lemieux
Le directeur du District 5
Myles Sullivan
Le directeur du District 6
Partagez sur Facebook