Montréal, Québec, Halifax, Saint-John, le mercredi 26 octobre 2022 – Les agents de contrôle des aéroports de tout l’Est du Canada ont rejeté massivement une offre patronale de leur employeur. Dans la foulée, leur syndicat a demandé une rencontre avec le ministre fédéral des Transports dans l’espoir qu’il intervienne.
Le gouvernement fédéral doit assumer ses responsabilités et intervenir pour résoudre les problèmes qui traînent depuis trop longtemps dans les aéroports, fait valoir le Syndicat des Métallos.
Quelque 2000 agents de contrôle de 26 aéroports au Québec et dans les quatre provinces maritimes ont voté à plus de 99 % contre la dernière offre de la multinationale Securitas. Ce rejet a même été unanime à plusieurs endroits.
«Ces votes massifs témoignent de la profonde frustration des milliers d’agents de contrôle qui attendent depuis trop longtemps des améliorations à leurs conditions de travail et à la sécurité dans les aéroports», fait valoir le directeur canadien du Syndicat des Métallos, Marty Warren, qui représente les agents de contrôle.
«En bout de ligne, la clé de ce litige se trouve dans les mains du gouvernement fédéral et de son Administration canadienne de la sûreté du transport aérien. Nous nous attendons à rencontrer dans les prochains jours le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, et espérons qu’il reconnaîtra la nécessité d’intervenir rapidement dans le dossier», fait valoir Marty Warren.
De passage la semaine dernière devant le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités, le Syndicat a prévenu les élus que les enjeux de sécurité et la situation chaotique pour les voyageurs perdureront dans les aéroports du pays tant que le gouvernement n’aura pris ses responsabilités et implanté de vraies solutions.
Le gouvernement doit allouer les budgets nécessaires pour remédier aux trop faibles salaires, à la pénurie de personnel et au trop grand taux de roulement qui accentuent le stress subi par les agents de contrôle, a soutenu devant le Comité le représentant syndical des Métallos Luc Julien, qui représente les agents de contrôle de l’aéroport de Dorval à Montréal.
« Le gouvernement du Canada doit reconnaître à leur juste valeur les agents de contrôle. La pénurie de main-d’œuvre ne peut qu’aller en empirant et les situations chaotiques qu’on a vécues cet été vont se répéter dès la prochaine période de vacances, et encore plus l’été prochain. Le problème reste entier », a ajouté Luc Julien.
Une part du problème est attribuable au système bureaucratique mis en place par le gouvernement fédéral pour se distancer de la gestion de la sécurité du transport aérien, en ne considérant pas les agents de contrôle comme des employés de l’État en bonne et due forme.
Le gouvernement a en effet créé l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), une société de la Couronne, pour voir à la sécurité aéroportuaire. L’ACSTA de son côté sous-traite l’embauche de personnel pour assumer sa mission à des multinationales à la recherche de profits.
Par conséquent, les agents de contrôle se retrouvent à négocier leurs conditions de travail avec des multinationales dont l’objectif premier est de maximiser les profits. Pendant ce temps, le gouvernement fédéral reste en retrait, alors qu’il aurait le pouvoir de dicter les niveaux de services attendus et d’attribuer les fonds en conséquence, de manière à résoudre enfin les problèmes.
«Le système a été mis en place de façon à couper dans les coûts de main-d’œuvre, au détriment de la sécurité aérienne et des conditions de vie des agents de contrôle. Le gouvernement fédéral doit intervenir. En bout de ligne, c’est lui qui est garant de la sécurité des voyageurs et des travailleurs des aéroports. Les agents de contrôle sont découragés et ça ira de mal en pire si rien n’est fait», a souligné Luc Julien en audience devant le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités.
Le Syndicat des Métallos représente 225 000 membres dans presque tous les secteurs économiques au pays et il est le plus important syndicat du secteur privé en Amérique du Nord, comptant 850 000 membres au Canada, aux États-Unis et aux Caraïbes.
Chaque année, des milliers de travailleuses et travailleurs choisissent d’adhérer au Syndicat des Métallos en raison de sa solide expérience à créer des lieux de travail plus sains, plus sécuritaires et plus respectueux, et à négocier de meilleures conditions de travail et une rémunération plus équitable, notamment de bons salaires, de bons avantages sociaux et de bonnes pensions.
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