TORONTO – La peine d’emprisonnement de 3 ans et demi imposée à un dirigeant de Metron Construction trouvé coupable de négligence criminelle relativement à la mort de quatre travailleurs en 2009 constitue une victoire pour les défenseurs de la responsabilité pénale des organisations en cas de mort ou de blessure au travail, estiment les dirigeants du Syndicat des Métallos.
« Bien que cette histoire concerne Toronto, elle établit un précédent national et a des répercussions sur notre campagne Mettons fin au carnage. Appliquons la loi », a affirmé le directeur national du Syndicat des Métallos, Ken Neumann, soulignant qu’il s’agit de la première peine du genre en Ontario.
« Notre syndicat a pris la tête du combat en vue d’améliorer le processus d’enquête et de poursuite des administrateurs et des cadres d’entreprise qui sont en définitive les responsables lorsque des travailleurs trouvent la mort au travail », a affirmé M. Neumann.
« Nous avons milité pour faire apporter des modifications au Code criminel en 2004 qui prévoient ce type d’application, mais l’application minimale de la loi au cours des 12 dernières années n’a pas suffi pour faire changer la mentalité selon laquelle ces travailleurs sont considérés comme quantité négligeable et la mort comme le prix à payer pour faire des affaires. »
Selon le directeur du Syndicat des Métallos pour l’Ontario et le Canada atlantique, Marty Warren, des travailleurs continuent à perdre la vie au rythme de 1 000 par année.
« Si les employeurs considèrent cette peine concomitante (3 ans et demi par travailleur) comme un moyen de dissuasion face à la négligence et à l’envie de mettre en péril la vie des travailleurs, alors peut-être verrons-nous une amélioration graduelle sur le plan de la santé et de la sécurité », a affirmé M. Warren.
« Pendant trop longtemps, les travailleurs ont, assez curieusement, été montrés du doigt comme étant responsables de leur propre mort ou de leurs propres blessures. Dans le meilleur des cas, les entreprises écopent d’amendes et continuent de vaquer à leurs occupations, sans rendre de comptes et sans que les familles obtiennent justice. Il faut que ça cesse. »
Le directeur du Syndicat des Métallos pour l’Ouest canadien, Steve Hunt, a affirmé que le Syndicat fait face aux séquelles des décès au travail en travaillant avec les familles qui ont perdu un être cher ou dont un membre a été blessé dans des incidents comme les explosions de scieries qui ont secoué le nord de la Colombie-Britannique en 2012.
« Elles souffrent en silence parce qu’aucune véritable justice n’est exercée », a affirmé M. Hunt. « Notre campagne vient briser le silence en réclamant une amélioration du processus d’exécution et de poursuite. »
La campagne du Syndicat des Métallos a reçu l’appui de municipalités et d’organisations à l’échelle du Canada. Dans un communiqué diffusé l’an dernier dans le cadre de la réunion fédérale-provinciale-territoriale des ministres responsables de la justice, il était question d’un engagement à se pencher sur la question.
« Nous souhaitons rencontrer la nouvelle ministre de la Justice fédérale, Jody Wilson‑Raybould, pour inviter le leadership fédéral à donner suite à cet engagement », a affirmé M. Neumann. « Les travailleurs qui sont morts en raison des actions prises par le directeur de projet de Metron ne méritent pas moins. »
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la campagne Mettons fin au carnage. Appliquons la loi, notamment une vidéo composée de témoignages de familles ayant perdu des proches, consultez le site www.appliquezlaloi.ca.
Marty Warren, directeur du District du Canada atlantique et de l’Ontario, Syndicat des Métallos, 416 243-8792, mwarren@usw.ca
Ken Neumann, directeur national, Syndicat des Métallos, 416 544-5951, kneumann@usw.ca
Sylvia Boyce, Santé et sécurité, Syndicat des Métallos, 905 741-9830, sboyce@usw.ca
Denis St. Pierre, Communications, Syndicat des Métallos, 416 544-5990, 647 522‑1630, dstpierre@usw.ca
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