OTTAWA – Leo W. Gerard, originaire d’une communauté minière agitée du nord de l’Ontario, qui s’est hissé au poste de président international du Syndicat des Métallos et est devenu l’un des dirigeants syndicaux les plus indomptables du monde, a reçu aujourd’hui la plus haute distinction civile de son pays, le titre de Compagnon de l’Ordre du Canada.
La nomination de Leo Gerard a été annoncée aujourd’hui par le bureau de la gouverneure générale Mary Simon, qui décerne l’Ordre du Canada. Il est reconnu «pour sa vaste et influente action dans le domaine de la défense des travailleurs, notamment à titre de septième président international du Syndicat des Métallos», selon une citation de la gouverneure générale.
Le titre de Compagnon est le plus haut grade de l’Ordre du Canada, décerné pour «souligner les réalisations exceptionnelles et le mérite au plus haut degré, en particulier dans le cadre de services rendus au pays ou à l’humanité».
Aux côtés des autres personnes nommées aujourd’hui membres de l’Ordre du Canada, la gouverneure générale invitera Leo Gerard à participer à une cérémonie d’investiture, qui aura lieu à une date ultérieure, afin de recevoir son insigne.
Leo Gerard, âgé de 76 ans, qui a pris sa retraite en 2019 après avoir servi pendant 18 ans à titre de président international du Syndicat des Métallos, se dit «à la fois honoré et comblé d’être ainsi nommé Compagnon de l’Ordre du Canada».
«Je tiens à souligner le fait indéniable que cet immense honneur se doit d’être partagé avec tant d’autres, de ma famille aux membres de mon grand syndicat, et tous les militants syndicaux, politiques et de la justice sociale avec lesquels j’ai eu le privilège de collaborer pendant cinq décennies», a-t-il poursuivi.
«La vocation de Leo Gerard a été d’améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses au Canada, aux États-Unis et partout dans le monde», a précisé Marty Warren, directeur canadien du Syndicat des Métallos.
«Il a indéniablement touché la vie d’énormément de personnes, c’est donc à juste titre que ses réalisations soient ainsi reconnues par sa nomination à titre de Compagnon de l’Ordre du Canada», a ajouté Marty Warren.
Sous la direction de Leo Gerard, le Syndicat des Métallos est devenu un acteur incontournable à la table de négociation et en politique. Un porte-parole déterminé et irrépressible pour tous les travailleurs et travailleuses, Leo Gerard était un commentateur des médias très recherché sur les questions relatives au travail, à l’économie, à la politique et au commerce.
Parmi ses priorités à titre de président international des Métallos, Leo Gerard voulait développer les coalitions au sein du mouvement syndical mondial. Il favorisait de plus grandes alliances syndicales internationales afin de combattre les forces de la mondialisation, soutenant que ce serait à l’avantage des travailleurs canadiens et américains s’ils contribuaient à élever le niveau de vie et à améliorer les droits des travailleurs à l’échelle mondiale.
«Les capacités de Leo Gerard à comprendre, à représenter avec force et à incarner les valeurs et la culture des travailleurs et travailleuses, ainsi qu’à communiquer et à se faire comprendre par les plus hautes sphères du pouvoir, figure parmi ses qualités les plus uniques et admirables», estime son ami de longue date Ken Neumann, qui a occupé pendant 18 ans le poste de directeur canadien des Métallos avant de prendre sa retraite en 2022.
En 2008, le Syndicat des Métallos s’est joint à Unite the Union en Grande-Bretagne et en Irlande pour former Workers Uniting, le plus grand syndicat mondial avec 3,4 millions de membres. Le Syndicat des Métallos a aussi aidé à établir une nouvelle fédération internationale du travail, IndustriALL, qui représente maintenant 50 millions de travailleurs et travailleuses dans 140 pays.
C’est aussi à Leo Gerard que nous devons les efforts déployés pour nouer un partenariat entre le mouvement syndical et les organisations environnementales, en revendiquant des solutions industrielles et environnementales durables qui protègent et créent des bons emplois qui bénéficient d’une représentation syndicale. Il a collaboré à la création de la coalition BlueGreen Alliance aux États-Unis en 2006 puis à la cofondation par les Métallos de Blue Green Canada en 2008.
Historique :
Leo Gerard est né à Lively, en Ontario, une communauté de la région de Sudbury dominée à l’époque par le géant minier Inco Ltd. Tout comme son père, un militant syndical, il a travaillé pour Inco à l’âge de 18 ans. Il n’a pas tardé à jouer un rôle dans la section locale 6500 des Métallos, déclenchant ainsi son ascension fulgurante dans la hiérarchie du syndicat.
Après avoir atteint le poste de délégué en chef des 7 000 membres de sa section locale, reconnaissant ses capacités de leadership, les Métallos ont embauché Leo Gerard comme représentant syndical en 1977. Il est par la suite devenu directeur du syndicat pour l’Ontario, accédant ensuite au poste de directeur national pour le Canada, puis à celui de secrétaire-trésorier du Syndicat international. En 2001, il a été nommé président international, poste qu’il a occupé pendant 18 ans au cours de plusieurs élections.
Leo Gerard est le deuxième Canadien à atteindre le plus haut poste du Syndicat des Métallos. Avant lui, son mentor, Lynn Williams a assumé la présidence du Syndicat international de 1983 à 1994 et il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada en 2005.
À la tête du plus grand syndicat industriel d’Amérique du Nord comptant 1,2 million de membres à son point culminant, Leo Gerard a profondément influencé les questions liées à la santé et la sécurité, à l’égalité de genre, aux salaires rémunérateurs, aux pensions, aux droits des travailleurs et à la solidarité, ainsi qu’au commerce et à la justice sociale.
Un album de photos de Leo Gerard est disponible sur Flickr.
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