Déclaration de Ken Neumann à l’occasion du Mois national de l’histoire autochtone en juin
Ce mois-ci, nombreuses sont les réalisations actuelles et passées des peuples autochtones que nous pourrions – et devrions – reconnaître.
Cependant, la découverte des corps d’au moins 215 enfants enterrés à l’ancien pensionnat de Kamloops exige que nous accordions de l’importance à un épisode honteux de l’histoire du Canada.
«Quel genre d’école a besoin d’avoir un cimetière, encore moins un cimetière sans inscription? Aucune école qui se consacre vraiment aux soins des enfants, voilà ce qui en est», a déclaré Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos.
Entre 1883 et 1996, le gouvernement canadien a enlevé plus de 150 000 enfants autochtones et les a placés de force dans des pensionnats habituellement situés loin de leurs communautés natales que dirigeaient le gouvernement et une des principales églises. Le but du système de pensionnats était d’anéantir les cultures autochtones – un génocide culturel. En plus d’être privés de leurs liens familiaux et communautaires, de leurs langues maternelles et de leurs pratiques spirituelles, de nombreux élèves ont subi des sévices physiques et sexuels.
Mise sur pied en raison d’une poursuite de survivants des pensionnats, la Commission de vérité et réconciliation a publié son rapport historique en 2015 afin de documenter les brutalités commises en notre nom et de renseigner le public canadien à ce sujet.
La Commission a estimé que pendant les 113 ans qu’a duré le programme des pensionnats, la probabilité de mortalité d’un élève était 1 sur 25 (tandis que la probabilité qu’un soldat canadien meure pendant la Seconde Guerre mondiale était 1 sur 26). Cependant, la Commission a déterminé que le taux de mortalité au cours des premières années du programme était 1 sur 2, principalement en raison de la tuberculose et de la grippe, que la malnutrition, la négligence et les mauvais traitements aggravaient.
«Je suis de tout cœur avec les familles et les communautés autochtones dont les enfants ont été envoyés au pensionnat de Kamloops, a souligné le directeur. Même si je suis reconnaissant que la Commission de vérité et réconciliation ait mis au jour cette histoire honteuse, nous devons maintenant savoir tout ce qui a entouré les décès dans les pensionnats.»
«Surtout, il faut que les familles et les communautés autochtones puissent faire le deuil de ces enfants disparus et leur rendre hommage.»
Ken Neumann demande au gouvernement fédéral d’appuyer un processus dirigé par les Autochtones qui permettra de retrouver d’autres sites d’inhumation associés aux pensionnats et d’en assurer l’entretien.
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