
Palmiers, sable blanc, mer bleue et soleil à longueur de journée, voilà ce qu’on voit et s’imagine de Cuba, et ce à quoi on s’attend. Ce qu’on ne voit pas et ne sait pas est qu’il s’agit d’un pays inclusif et favorable aux travailleurs.
Même si les centres de villégiature sont propres à un régime capitaliste, à Cuba, pays socialiste, ils continuent de prospérer. Comment? La majorité des travailleurs à ces centres sont syndiqués. Le sort a voulu que sous un régime socialiste, ils aient leur mot à dire non seulement au sujet de leurs salaires, mais aussi du budget général de leur lieu de travail.
Converser avec les travailleurs des centres, pendant la journée de travail et avec la permission des patrons, constitue une des principales expériences axées sur les travailleurs du Programme mondial d’échange pour la jeunesse, édition 2018.
Les Travailleurs unis, composé du Syndicat des Métallos, Unite the Union et Los Mineros, avec la Central de Trabajadores de Cubanos (CTC, union centrale des travailleurs de Cuba), ont participé au troisième échange en février.
De jeunes travailleuses et travailleurs, militantes et militants des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, de Cuba et du Mexique se sont rassemblés à Matanzas (Cuba) pendant huit jours complets en vue de se renseigner, de dialoguer et de nouer des liens de solidarité.
Ils ont interagi dans un contexte de classe et un cadre pratique interreliés. Une classe caractérisée par la diversité encourageait la discussion sur de nombreux sujets : éducation, soins de santé, politique, questions fondamentales préoccupant les syndiqués (lieux de travail, densité syndicale, recrutement de nouveaux membres, modification des méthodes de communication avec les membres et conception de nouvelles).
Les séances en classe s’accompagnaient d’activités connexes en après-midi. Grâce à cette expérience, nos membres ont pu participer à la vie quotidienne à Cuba, en milieux ouvrier, communautaire, syndical et politique.
Une conversation sur la politique a abouti à la visite d’un bureau de circonscription à Matanzas, où le groupe s’est informé sur le processus politique. Les élus cubains n’ont rien en commun avec ceux auxquels les participants sont habitués. Un processus politique apparemment complexe s’est soldé par une représentation solide des femmes et l’élection de travailleurs ordinaires pour représenter les collectivités à l’Assemblée nationale.
Une discussion sur les divers syndicats des participants a suscité des visites à des bureaux syndicaux et divers lieux de travail. Sur cinq millions de travailleurs, presque 3,5 millions font partie d’un syndicat. Il va sans dire qu’il s’agit d’un grand nombre de votes pour les travailleurs élus, qui veillent à ce que les politiques et les systèmes en place facilitent l’adhésion syndicale.
Les Cubains ont procuré à notre groupe un accès sans réserve à leurs chefs, leurs établissements, leurs ressources et leur hospitalité. Divers dirigeants syndicaux de la région de Matanzas ont accompagné les participants pendant les excursions et les activités.
Une activité communautaire organisée spécialement pour le groupe a démontré la véritable hospitalité cubaine. Dans le cadre de visites d’organisations communautaires, d’un hôpital pour enfants et d’une université, les participants ont constaté comment les Cubains se préoccupent les uns des autres. Une optique et une approche axées sur la justice sociale sont à l’origine d’une société qui veille à garantir à tous l’égalité d’accès aux possibilités et à ne laisser personne de côté.
Les expériences générales des membres du groupe et les leçons qu’ils en ont dégagées prouvent que la population ouvrière peut véritablement changer les choses dans nos syndicats et nos milieux, et contribuer à façonner une société dont tous les citoyens profitent.
À son arrivée, le groupe se composait de militants syndicaux individuels, mais, au départ, il formait une famille multinationale et multisyndicale prête à devenir le changement qu’il aimerait exercer dans le monde, tout en s’appuyant les uns les autres et en demeurant solidaires en vue de la réalisation de ces objectifs. Puisque les entreprises ont déployé leurs attaques à l’échelle mondiale, à titre de militants syndicaux, nous devons forger des alliances mondiales afin de lutter sur un pied d’égalité.
Le Programme mondial d’échange pour la jeunesse continue de faire vivre aux jeunes syndicalistes du monde entier des expériences enrichissantes. Il permet de nouer de précieuses amitiés à vie, de renforcer la solidarité et de forger des alliances.
Une version espagnole de cet article peut être trouvée ici/La versión en castellano de este artículo puede encontrarse aquí: usw.ca/gye2018-sp
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