Lettre ouverte à tous les membres, militants et sections locales du Syndicat des Métallos :
Comme nombre d’entre vous le savent déjà, le mercredi 17 janvier, les dirigeants d’Unifor ont pris unilatéralement la décision de rompre l’affiliation d’Unifor au Congrès du travail du Canada (CTC). Il s’agit, bien entendu, d’une décision décevante.
Encore plus décevantes sont les tentatives d’Unifor de justifier sa décision en s’attaquant aux syndicats internationaux. Cependant, il faut comprendre ce qu’est réellement l’excuse invoquée par Unifor pour se désaffilier de l’organisation syndicale nationale – un effort d’un profond cynisme de légitimer son intention de s’attaquer à au moins un affilié du CTC, et peut-être même à d’autres.
Dans les quelques heures qui ont suivi l’annonce de sa séparation, Unifor a commencé le maraudage qu’il avait prévu contre la section locale 75 de Unite Here, un syndicat qui représente des travailleuses et travailleurs des industries hôtelière et de l’accueil à Toronto.
Cette ingérence flagrante dans les affaires d’un syndicat affilié au CTC fait suite à la tentative d’Unifor l’an dernier de recruter les membres de la section locale 113 de l’ATU (Syndicat uni du transport) à la TTC (commission des transports de Toronto).
La décision de certains dirigeants d’Unifor de le désaffilier du CTC signifie qu’Unifor a volontairement renoncé à tous ses droits aux termes des Statuts du CTC. Les Statuts du CTC, un document constitutif qu’Unifor avait antérieurement promis de respecter intégralement, sont très précis à ce sujet : les membres d’Unifor n’ont plus le droit d’adhérer au CTC ni aux fédérations et conseils du travail provinciaux. Malgré tout, Unifor soutient qu’on devrait lui permettre de demeurer actif au sein des fédérations et conseils du travail.
À titre de directeurs du Syndicat des Métallos, nous voulons être très clairs. Les dirigeants d’Unifor qui ont pris cette décision unilatérale ne peuvent maintenant échapper aux conséquences de leur décision. Par conséquent, si Unifor veut recruter nos confrères et consœurs d’autres syndicats, Unifor n’a pas sa place au sein de la centrale syndicale. Le Syndicat des Métallos se ralliera aux syndicats affiliés au CTC qui subissent les assauts d’Unifor et les appuiera, tout comme nous nous attendrions qu’ils nous soutiennent si Unifor s’attaquait aux Métallos partout au pays.
La décision d’Unifor d’opposer les syndicats les uns aux autres en vue d’essayer de grossir ses rangs constitue une violation de l’engagement principal que prend chaque affilié en solidarité avec le reste du mouvement syndical. Un syndicat ne peut de bonne foi prétendre être un membre loyal du mouvement syndical s’il fait fi des règles fondamentales du mouvement dans le but d’arriver à ses propres fins, ce qu’Unifor fait actuellement.
À titre de dirigeants de notre syndicat au Canada hors Québec, nous reconnaissons également que la FTQ au Québec possède ses propres statuts et l’autonomie d’aborder ce défi à sa façon.
La décision d’Unifor peut nuire fondamentalement à notre mouvement. Nous savons que nous sommes plus forts comme mouvement lorsque nous sommes unis, lorsque nous travaillons ensemble à protéger et à défendre les droits de nos membres ainsi que ceux de toute la population ouvrière au Canada. La décision d’Unifor de s’attaquer à un autre affilié et de s’en prendre aux syndicats internationaux vise uniquement à affaiblir la solidarité au sein du mouvement syndical.
Nous saurons plus clairement dans les jours et semaines à venir comment la situation se réglera. En qualité de directeurs de notre syndicat, nous ferons tout en notre pouvoir pour essayer de renforcer le mouvement et ses objectifs, et d’y rétablir l’unité.
Solidairement,
Ken Neumann
Directeur national
Stephen Hunt
Le directeur du District 3
Marty Warren
Le directeur du District 6
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