TORONTO – Le Syndicat des Métallos attend avec intérêt la perspective de l’adoption d’un projet de loi déposé à l’Assemblée législative de l’Ontario par le Nouveau Parti démocratique pour interdire le recours aux travailleurs de remplacement durant les conflits de travail dans la province. Les député.e.s provinciaux votent sur le projet de loi aujourd’hui.
Myles Sullivan, directeur des Métallos pour l’Ontario, a indiqué que le projet de loi anti-scabs du NPD offre au gouvernement conservateur de Doug Ford l’occasion de revenir sur les attaques qu’il a lancées contre les droits constitutionnels des travailleurs et travailleuses et leur capacité à subvenir aux besoins de leur famille.
«Nous remercions les néo-démocrates de l’Ontario d’avoir déposé ce projet de loi visant à moderniser le droit du travail et à soutenir des négociations collectives libres et équitables dans cette province en mettant fin au recours aux travailleurs de remplacement durant les conflits de travail», a déclaré Myles Sullivan, qui faisait partie des militant.e.s syndicaux à Queen’s Park ce matin lorsque le projet de loi du NPD a été déposé.
«Le recours aux briseurs de grève sape les droits de négociation collective des travailleurs et travailleuses et crée un profond déséquilibre de pouvoir en faveur des employeurs. Le recours aux travailleurs de remplacement aggrave les conflits de travail, dresse les travailleurs les uns contre les autres et produit un effet destructeur sur les vies des gens et sur les communautés», a poursuivi Myles Sullivan.
«Une loi anti-scabs aidera à prévenir de tels impacts dévastateurs sur les familles ontariennes et aidera les travailleurs et travailleuses à améliorer leur niveau de travail et de vie, ce dont ils et elles ont désespérément besoin en ces temps», a-t-il ajouté.
Des lois interdisant le recours aux travailleurs de remplacement existent au Québec et en Colombie-Britannique, tandis qu’un projet de loi semblable présenté au début novembre par le gouvernement canadien s’appliquerait aux lieux de travail sous réglementation fédérale s’il est adopté.
Déposé en mars dernier par les néo-démocrates, le projet de loi 90 rétablirait la loi en vigueur en Ontario avant d’être enterrée en 1995 par le gouvernement conservateur de Mike Harris. Le projet de loi 90 a été déposé conjointement par les député.e.s du NPD Jamie West (Sudbury), Lisa Gretzky (Windsor West), Jennifer French (Oshawa) et France Gelinas (Nickel Belt).
Myles Sullivan a constaté avoir observé trop de conflits de travail aggravés par le recours des employeurs à des briseurs de grève. Il a cité la grève minière d’un an menée par 3 500 membres des Métallos à Sudbury et à Port Colborne, en Ontario, en 2009-2010, alors qu’il était négociateur syndical et que le député de Sudbury Jamie West faisait partie des travailleurs sur la ligne de piquetage. La grève a été prolongée par la décision de Vale, basé au Brésil, qui avait récemment fait l’acquisition d’Inco Ltd., de recourir à des travailleurs de remplacement pour la première fois dans l’histoire de ces opérations, a noté Myles Sullivan.
«Le projet de loi 90 est l’occasion pour les conservateurs de Doug Ford de confirmer leurs affirmations de soutien aux travailleurs et travailleuses, qui se sont révélées fausses jusqu’à présent en raison de leurs attaques répétées contre les droits fondamentaux et constitutionnels de ces mêmes travailleurs et travailleuses», a-t-il souligné.
«Ces attaques du gouvernement Ford ont été annulées par les tribunaux et largement contestées par les travailleurs et travailleuses partout dans notre province. À ce jour, les conservateurs n’ont démontré que leur soutien aux plus riches et aux plus puissants de notre société. Il est temps pour eux d’aider les travailleurs et travailleuses qui méritent d’être en mesure de négocier de meilleurs niveaux de vie pour eux-mêmes et leurs familles», a fait valoir Myles Sullivan.
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