Dans un rapport paru cet été, le Rapporteur spécial de l’ONU Tomoya Obokata a dénoncé le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du Canada, l’assimilant à de l’esclavage moderne. Il a aussi demandé un meilleur accès à la résidence permanente (qui mène à la citoyenneté) pour les travailleur.euse.s migrant.e.s.
Dans nos sections locales, nos usines, nos hôtels, nos résidences pour personnes âgées, ces travailleur.euse.s migrant.e.s sont de plus en plus nombreux parmi nos membres. Ces travailleur.euse.s ont plus que jamais besoin de l’aide de leur syndicat.
Le PTET, tel qu’il est conçu actuellement, ne permet pas aux travailleurs.euse.s migrant.e.s temporaires d’avoir les mêmes droits que les autres, et surtout de pouvoir les exercer. Ils et elles dépendent de leur employeur et du gouvernement pour le renouvellement de leur permis, vivent souvent séparé.e.s de leur famille, ne peuvent aller travailler chez un autre employeur que celui inscrit sur leur permis de travail, sont plus vulnérables aux mises à pied, et dépensent souvent des sommes faramineuses pour venir au Canada.
Nos confrères et consoeurs travailleur.euse.s migrant.es temporaires vivent un stress immense, auquel s’ajoutent les difficultés linguistiques et l’accès difficile aux cours de français, le risque de se blesser, l’inquiétude du renouvellement du permis, la peur de vivre du racisme ou encore l’arbitraire du boss.
La pénurie de main-d’oeuvre est là pour durer, malgré le récent ralentissement économique. Les entreprises dans nos régions continueront probablement d’avoir besoin de travailleur.euse.s venu.e.s d’ailleurs. Mais ces besoins sont permanents, et non temporaires. Les emplois sont permanents. Les travailleur.euse.s recruté.e.s à l’étranger, qui viennent dans nos milieux de travail, doivent donc aussi avoir un statut de résident.e permanent.e.
Comme syndicat, on mène la bataille pour que nos membres, qui sont aujourd’hui travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires, puissent être demain des citoyen.ne.s à part entière… Et à chaque étape du chemin qui les y mènera, leur syndicat doit être là pour eux et elles.
L’appui à nos membres travailleur.euse.s migrant.e.s temporaires dans la défense de leurs droits et l’attention portée à leur situation nous amèneront à renouveler nos pratiques, pour mieux appréhender les défis du Québec d’aujourd’hui et de demain.
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