Ce qui se voulait au départ une réponse aux préoccupations des travailleuses concernant les pauses pour aller aux toilettes s’est transformé en une campagne de grande envergure que mène la section locale nationale 1944 des Métallos en vue de renseigner les membres aux prises avec du harcèlement et du stress au travail, et qui souffrent d’épuisement professionnel, d’engager leur participation, de les mobiliser et de les appuyer.
En 2020, motivés par la campagne nationale des Métallos, Monter le niveau de la santé et sécurité pour les femmes, les dirigeantes et dirigeants de la SL 1944 ont décidé de se pencher sur les rapports récurrents de membres critiquées, harcelées et intimidées parce qu’elles prennent des pauses pour aller aux toilettes durant leurs quarts.
«Nous entendons des anecdotes sur des employeurs qui sévissent contre les pauses pour aller aux toilettes et les prétendus “abus du temps »», explique Donna Hokiro, présidente de la SL 1944, qui représente des milliers de travailleuses et travailleurs des télécommunications dans chaque région du pays.
«Nous avons donc décidé d’effectuer un sondage auprès de nos membres intitulé “Aller aux toilettes ou pas.” Nous avons reçu un taux extrêmement élevé de réponses au sondage, notamment des récits troublants sur les répercussions de l’antagonisme des employeurs à l’égard des pauses pour aller aux toilettes et des pressions persistantes pour atteindre les cibles de rendement et les autres demandes peu naturelles et impossibles liées au temps des travailleuses», poursuit Donna Hokkiro.
«Les membres se disent contraintes de ne pas prendre de pauses pour aller aux toilettes et de se retenir, souffrant de ce fait d’infections urinaires. Elles ne se plaignaient pas seulement des pauses pour aller aux toilettes. Les employeurs leur donnent du fil à retordre relativement aux temps morts, au temps qu’elles prennent pour accomplir leur travail ou qu’elles ont pris comme congé de deuil», ajoute la présidente.
«Les membres nous ont dit se sentir stressées, épuisées, dénigrées, intimidées. Vous savez que les gens subissent les contrecoups lorsqu’un si grand nombre d’entre eux osent raconter leurs histoires.»
Le Comité des Femmes d’acier de la SL 1944 a également entrepris une campagne virtuelle afin de renseigner les membres aux prises avec du stress et des problèmes de santé mentale au travail, de les mobiliser, de les habiliter et de les appuyer, en portant une attention particulière à l’épuisement professionnel.
Dans le cadre de la campagne, quatre publications ont été réalisées pour le site Web de la SL 1944; celles-ci contiennent d’innombrables informations qui permettent aux membres de reconnaître les signes et les symptômes de l’épuisement professionnel, et font savoir aux personnes qui en souffrent qu’elles ne sont pas seules et que leurs préoccupations sont réelles.
La campagne offre conseils et ressources aux membres, et sensibilise les employeurs à leur obligation de prévenir l’épuisement professionnel et de remédier au problème lorsqu’il se présente.
Le syndicat soulèvera également ces questions à la table lors des négociations cet automne en vue d’une nouvelle convention collective visant la majorité des membres de la SL 1944, fait remarquer Donna Hokiro.
«En fin de compte, nous voulons que les employeurs réfléchissent à certains de leurs agissements et nous espérons régler ces questions pendant les négociations. Il est certain que nous les aborderons.»
Donna Hokiro, Terika Peters, Alina Gherghinoiu, Gigi Wojdyga, Rachel Worley, Wendy Haill et Natasha Aodan siègent au Comité des Femmes d’acier de la SL 1944.
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