Le Groupe de travail national des Métallos sur la Fierté exprime sa solidarité et ses préoccupations à l’égard de ses membres bispirituels, lesbiens, gais, bisexuels, transsexuels, queers, en questionnement, intersexuels, asexuels et autres aux États-Unis, ainsi qu’à l’égard de leurs familles et de nos communautés 2ELGBTQIA+ à l’échelle de l’Amérique.
Nous sommes très préoccupés par la discrimination et la haine croissantes auxquelles se heurtent les membres de la communauté 2ELGBTQIA+ au sud de la frontière. Les décrets signés par le président des États-Unis, Donald Trump, sont haineux et créeront des conditions plus hostiles et dangereuses pour les membres de notre communauté.
Parmi les décrets pris jusqu’à présent, mentionnons le décret anti-transgenre, qui porte le titre dystopique « Defending Women From Gender Ideology Extremism and Restoring Biological Truth to the Federal Government. » (Défendre les femmes contre l’extrémisme de l’idéologie du genre et rétablir la vérité biologique au sein du gouvernement fédéral.)
Ce décret mettrait fin à la reconnaissance légale des personnes transgenres, non binaires, et de diverses identités de genre, et limiterait le sexe et le genre à masculin et féminin selon la loi fédérale. Cela ne tient compte ni du vécu des personnes transgenres, non binaires et de diverses identités de genre, ni du consensus du milieu médical relayé par toutes les grandes associations médicales en Amérique, tout en donnant le feu vert à la discrimination parrainée par le gouvernement à l’encontre des membres de la communauté 2ELGBTQIA+ et à l’élimination des protections contre cette discrimination.
Selon une composante du décret, les personnes transgenres, non binaires et de diverses identités de genre ne pourraient plus obtenir de nouveaux passeports ou le renouvellement de leur passeport faisant état de leur identité de genre. En vertu des changements, l’État pourrait incarcérer les personnes trans dans une prison réservée aux personnes du genre qui leur a été assigné à la naissance, ce qui signifie que des femmes trans seraient forcées d’aller dans des prisons pour hommes où leur sécurité serait grandement compromise. (Vous trouverez plus d’information sur ce décret en cliquant ici.)
En tant que groupe, nous voulons souligner l’absolue nécessité de croire dans l’affirmation du vécu des personnes relativement à leur propre identité de genre, leur expression de genre et leur orientation sexuelle. Nous ne pouvons permettre au gouvernement au pouvoir de décider de l’identité de genre, de l’expression de genre et de l’orientation sexuelle d’une personne.
Un autre décret pris au premier jour du mandat du président a ciblé les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion en milieu de travail (DEI), en imposant la fin des politiques, programmes, préférences et activités d’initiatives DEI connexes dans l’ensemble du gouvernement fédéral, notamment en ordonnant la fin des subventions et des contrats liés à l’équité. Ce changement cible des membres de notre communauté, surtout les personnes qui appartiennent à des groupes racisés, à des communautés de nouveaux arrivants ou à des groupes de personnes handicapées. Cette attaque contre la diversité et les milieux de travail plus équitables cible directement tous les groupes en quête d’équité.
Deux décrets ont aussi ciblé les jeunes transgenres. Le premier interdit aux jeunes gens de moins de 19 ans d’avoir accès aux bloqueurs de puberté ou à d’autres procédures ou procédés médicaux d’affirmation de genre. L’entrée en vigueur de ce décret mettra également fin à tout financement fédéral des organisations ou organismes offrant ces services. L’impossibilité d’avoir accès à des bloqueurs de puberté éprouvés depuis longtemps aura des répercussions dévastatrices sur les jeunes transgenres, qui sont plus exposés aux risques de violence, de harcèlement et aux problèmes qui y sont associés, comme la dépression, l’anxiété et l’automutilation.
Le deuxième décret met fin au financement fédéral de l’enseignement sur l’identité de genre dans le système d’éducation publique et d’éducation du personnel enseignant, et il autorise les poursuites contre les personnes qui aident les jeunes gens en processus de transition.
Le personnel enseignant et la main-d’œuvre du secteur de l’éducation offrent un soutien crucial aux enfants et aux jeunes de la communauté 2ELGBTQIA+. Les travailleuses et travailleurs dans le système d’enseignement des deux côtés de la frontière ont aussi le droit d’œuvrer dans un milieu de travail sécuritaire exempt de toute persécution injuste.
Dans notre syndicat, il n’y a pas de place pour la haine. Au Canada, nous surveillons la situation avec inquiétude, alors que la rhétorique haineuse ciblant les transgenres, les non-binaires et les personnes de diverses identités de genre est reproduite et répandue dans notre pays, et que nos propres racines de haine s’étendent ici en parallèle. Nous n’épargnerons pas les efforts pour lutter contre la haine avec détermination, en établissant des liens avec d’autres syndicalistes et alliances communautaires.
On ne peut tenir pour acquis le progrès social. Les réalisations durement acquises et les gains obtenus de chaude lutte qui remontent maintenant à des années ou même des décennies, comme l’accès à l’avortement dans des conditions sécuritaires, peuvent être révoqués. En tant que fiers syndicalistes et Métallos 2ELGBTQIA+, nous entendons nous battre pour protéger nos acquis, pour ce que nous voulons et ce dont nous avons besoin, notamment un travail décent, un logement sécuritaire et abordable et des soins de santé inclusifs qui tiennent compte de qui nous sommes. Nous lutterons aussi pour préserver notre dignité, pour un traitement respectueux et pour la liberté de vivre selon notre identification propre. Ces valeurs vont au-delà de notre communauté et de tous les groupes en quête d’équité, nous souhaitons le respect de ces valeurs pour tout le monde, indépendamment des frontières.
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