Mise à jour sur le District 5
Les travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires (TET) sont de plus en plus nombreux dans nos milieux de travail. Si certains proviennent de pays où le français est déjà parlé et/ou enseigné, comme ceux du
Maghreb, pour d’autres la langue française est un déf immense.
Or, parler la langue commune, ce n’est pas un luxe pour travailler. C’est un enjeu important de santé et sécurité. C’est nécessaire pour bien accomplir le travail et communiquer entre collègues. À plus long terme, c’est aussi une nécessité pour s’installer au Québec de façon permanente : tous les programmes d’immigration exigent une bonne connaissance du français. Le gouvernement a même annoncé qu’un certain niveau de français serait bientôt exigé au moment du renouvellement d’un permis de TET.
Or, les travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires sont souvent laissés à eux-mêmes pour l’apprentissage
du français. Les cours oferts dans les commissions scolaires sont souvent difcilement accessibles sans véhicule automobile, les horaires sont peu compatibles avec les heures de travail et leur contenu est malheureusement peu adapté à la réalité du langage dans nos milieux de travail. Parfois, c’est l’employeur
lui-même qui sabote les eforts de francisation en proposant du temps supplémentaire.
Tout cela doit être beaucoup plus intégré. Ça ne doit pas reposer sur les seules épaules des travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires de façon individuelle, alors qu’ils vivent déjà une grande précarité.
Comme syndicat, mettons de la pression sur les employeurs pour qu’ils assument leurs responsabilités et
ofrent des cours de français sur le lieu de travail, de façon rémunérée. Après tout, c’est à l’employeur de
s’assurer que le personnel qu’il embauche est pleinement apte à travailler. Et parler la langue commune fait partie de ces aptitudes essentielles au travail.
Au Québec, la Charte de la langue française garantit le droit de travailler en français et les employeurs
doivent s’en assurer. Or, ceux-ci semblent prendre un peu à la légère cette obligation au moment de recourir à l’embauche de travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires. Insistons pour des cours de français dans nos milieux de travail.
Et exigeons aussi des gouvernements qu’ils fassent de la francisation en entreprise une condition obligatoire pour avoir recours au Programme des travailleur.euse.s étranger.ère.s temporaires.
En toute solidarité,
Dominic Lemieux
Le directeur du District 5
Cet article est paru dans la revue Métallos@l’oeuvre, été 2024.
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