TORONTO – Les dirigeants du Syndicat des Métallos déclarent qu’une étude établissant un lien entre la maladie de Parkinson et l’utilisation de la poudre d’aluminium McIntyre dans les mines d’Ontario devrait être appliquée à l’indemnisation des mineurs dans tout le Canada.
«L’étude réalisée par le Centre de recherche sur le cancer professionnel (OCRC) et publiée par la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB) signifie que les demandes d’indemnisation qui avaient été rejetées seront réévaluées, dans l’espoir que justice soit rendue pour les survivants et les familles», déclare Marty Warren, directeur du Syndicat des Métallos pour l’Ontario et le Canada atlantique. «Il s’agit là d’une véritable victoire, mais de très nombreux mineurs sont morts durant toutes les années qui ont été nécessaires pour arriver à cette conclusion.»
Le Syndicat des Métallos a joué un rôle clé dans le Projet de la poudre McIntyre, avec la participation des Centres de santé pour les travailleurs(ses) de l’Ontario, et sous la direction de Janice Martell, qui a recueilli des documents prouvant les liens avec la santé des mineurs exposés.
«Nous sommes fiers d’avoir pu soutenir Janice, qui fait véritablement figure de pionnière dans ce domaine et qui a travaillé sans relâche au nom de son père et de tous les mineurs», affirme Marty Warren. «C’est pour nous un honneur de travailler à son côté. Malheureusement et ironiquement, le père de Janice est mort de la maladie de Parkinson en 2017.»
La poudre McIntyre a été utilisée entre 1943 et 1979 dans les mines et d’autres industries dans lesquelles les travailleurs pouvaient être exposées à la poussière de silice. Réfutée par la suite, l’hypothèse était que l’inhalation de cette poudre protégeait les poumons des travailleurs.
«Ces travailleurs étaient des cobayes humains», fait valoir Warren. «Nous avons réalisé des entrevues d’approche, durant lesquelles des centaines d’anciens mineurs, survivants et soignants ont pu témoigner. Chacun d’entre eux a raconté comment l’inhalation de cette poussière, si épaisse qu’il était impossible de voir, dans des espaces confinés a eu un impact sur la respiration, la santé et l’espérance de vie.»
L’étude n’a pas trouvé de lien entre l’exposition à la poudre McIntyre et le risque de maladie d’Alzheimer ou de pathologies des neurones moteurs. Elle a néanmoins montré que les mineurs présentaient un risque accru en comparaison avec la population générale. Le Centre de recherche sur le cancer professionnel a conclu que ces associations méritent des recherches supplémentaires.
Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos a déclaré que cette conclusion sans appel établissant un lien entre la poudre McIntyre et la maladie de Parkinson doit désormais servir de base à des indemnisations dans tout le Canada.
«La poudre McIntyre a été largement utilisée dans tout le Canada – au Québec, en Colombie-Britannique et dans certaines mines du Manitoba, des Territoires du Nord-Ouest, du Saskatchewan et du Yukon», déclare Ken Neumann. «Il s’agit là d’une tragédie nationale qui doit faire l’objet de recherches supplémentaires avant que nous puissions refermer ce chapitre honteux de l’histoire minière et industrielle du Canada.»
En outre, Ken Neumann ajoute que la poudre McIntyre a été utilisée dans le monde entier, dans le secteur minier et d’autres industries. Des travailleurs ont également été exposés à cette poudre dans des dizaines d’usines aux États-Unis et dans des mines du Mexique et dans l’ouest de l’Australie.
Marty Warren, directeur du Syndicat des Métallos pour l’Ontario et le Canada atlantique, 416 243-8792
Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos, 416 544-5951
Sylvia Boyce, coordinatrice Santé, Sécurité et Environnement du Syndicat des Métallos pour l’Ontario et le Canada atlantique, 905 741-9830, sboyce@usw.ca
Janice Martell, Projet de la poudre McIntyre, 705 849-5802, minersinfo@yahoo.ca
Bob Gallagher, communications du Syndicat des Métallos, 416 434-2221, bgallagher@usw.ca
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