Une étude technique réalisée dans une mine du Nunavik dans la région du Nord-du-Québec que représente le Syndicat des Métallos a révélé que les mineurs inuits sont moins portés à présenter des griefs ou à recourir aux services du syndicat même s’ils bénéficient de sa représentation. Elle montre aussi que les travailleurs inuits ont tendance à quitter leur emploi lorsqu’ils ont des problèmes au travail, plutôt que de demander le soutien du syndicat.
Le projet de recherche vise à cerner les obstacles que doivent surmonter les travailleurs inuits du Nunavik pour accéder à leur syndicat.. Notre représentant syndical, Matthew O’Reilly, a mené les recherches à la mine de Canadian Royalties au Nunavik dans le cadre de ses études à l’Université McMaster de Hamilton en vue d’une maîtrise en relations industrielles.
Le projet et les recherches de Matthew ont été dirigés par Suzanne Mills et financés par le Conseil de recherches en sciences humaines, plus précisément par la subvention du réseau des connaissances MinErAL (Knowledge Network on Mining Encounters and Indigenous Sustainable Livelihoods).
La section locale 9519 des Métallos représente les travailleurs de la mine du Nunavik.
S’appuyant sur les recherches de Matthew, Justine Becker, assistante à la recherche à McMaster, a conçu un dépliant d’information pour les mineurs en trois langues – inuktitut, français et anglais – afin qu’ils puissent se familiariser avec le syndicat et se sentir à l’aise de demander son aide.
Le dépliant intitulé Qu’est-ce que cela signifie de faire partie d’un syndicat? explique ce qu’est le syndicat, sa structure, la différence entre le syndicat et l’Entente sur les répercussions et les avantages (une entente entre l’employeur et les parties inuites intéressées établissant les priorités de leurs droits miniers et comment les protéger), et comment les délégués syndicaux peuvent aider les travailleurs avec les questions de santé et sécurité, de discipline, de rémunération et les situations de discrimination ou de harcèlement.
Dans le cadre du projet, Matthew a parlé aux représentants syndicaux et au personnel de l’entreprise, et consulté les griefs historiques.
La langue constituait un des principaux obstacles à l’accès au syndicat. Même si le français est la langue prédominante au travail, pour les travailleurs inuits, c’est la troisième après l’inuktitut et l’anglais.
Le dépliant a été conçu avec les travailleurs inuits, les organisations inuites et le Syndicat des Métallos; il a été traduit dans le dialecte inuktitut du Nunavik par un traducteur local.
Les autres obstacles auxquels font face tous les travailleurs aux mines de Raglan et du Nunavik sont le navettage et le manque d’accès à Internet et à la téléphonie mobile dans les mines.
Pour contourner le manque d’accès numérique, les dépliants du syndicat ont été imprimés et distribués directement aux travailleurs par les représentants du district 5 des Métallos.
Le but est d’aider les travailleurs inuits à mieux comprendre leurs droits et de leur donner accès aux protections qu’offre le syndicat.
Comme le mentionne le dépliant, «Si vous faites face à un problème au travail, vous avez le droit d’être accompagné par un représentant de votre syndicat. Si vous n’arrivez pas à résoudre le problème auprès des RH ou de votre superviseur, adressez-vous à votre délégué syndical. Votre syndicat vous représentera et défendra vos droits.»
Le Syndicat des Métallos est fier d’être un partenaire du projet aux côtés de l’Université McMaster, du réseau des connaissances MinErAL et de la Société Makivik, l’organisation qui représente les Inuits du Nunavik dans la région du Nord-du-Québec.
ᖃᓄᖅ ᑐᑭᖃᕐᐸ ᑲᑐᑦᔨᖃᑎᒌᓐᓂᒦᒋᐊᖅ? – dépliant en inuktitut
What does it mean to be in a union? – dépliant en anglais
Qu’est-ce que cela signifie de faire partie d’un syndicat? – dépliant en français
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