Jeff Bromley a trouvé difficile de regarder deux vidéos de la présentation du Comité national de la condition féminine des Métallos sur la lutte contre la violence.
«Elles sont difficiles à regarder», a admis Jeff, secrétaire financier de la section locale 1-405 à Cranbrook (C.-B.). Accompagné du premier vice-président Doug Wood, Jeff est entré dans la salle du conseil de la section locale tandis que Veronica Tanner, coprésidente du comité de la condition féminine, répétait sa présentation sur la lutte contre la violence, une nouvelle initiative du Comité national de la condition féminine.
Si la SL 1-405 couvre différents milieux de travail, beaucoup de ses membres sont des hommes travaillant dans des scieries. Voyant Veronica répéter, Jeff et Doug ont eu l’idée de donner la présentation dans les unités de la section locale afin d’aider à rompre le silence et soutenir le comité.
«Nous voulons voir plus d’hommes parler de mettre fin à la violence contre les femmes», a expliqué Jeff.
Le Ruban blanc a commencé en tant que campagne visant à inciter les hommes à s’exprimer contre la violence faite aux femmes. Le Comité de la condition féminine de la SL 1-405 a introduit une version de la campagne dans la section locale il y a quelques années. C’est en harmonie avec le mandat du Ruban blanc et du comité que Doug et Jeff veulent trouver des occasions de donner la présentation aux membres des unités.
Les Femmes d’acier lancent une initiative de lutte contre la violence
Le Comité national de la condition féminine a décidé d’en faire davantage dans notre syndicat pour sensibiliser nos membres et les encourager à mettre fin à la violence. Le comité a mis au point une trousse de ressources pour que les membres puissent donner des présentations aux réunions des sections locales et des conseils régionaux, et même dans les milieux de travail d’employeurs coopératifs.
La trousse comprend une présentation en PowerPoint avec deux vidéos, des affiches, un guide pour la négociation de clauses contractuelles visant à soutenir les victimes de violence familiale, des brochures et des épinglettes affichant le ruban blanc pouvant être distribuées et portées comme symbole de notre engagement à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.
Pourquoi n’en parle-t-on pas?
Au Canada, une femme sur trois de plus de 16 ans subit des agressions sexuelles. Les femmes autochtones sont les plus à risque. Au moins 1073 femmes autochtones ont été assassinées entre 1980 et 2014. Une femme sur cinq victimes d’homicide est autochtone, alors que seulement une canadienne sur 20 est autochtone.
Un récent sondage pancanadien a révélé qu’une travailleuse sur trois est victime de violence familiale et que cette violence se poursuit au travail.
Les statistiques en elles-mêmes sont peu réjouissantes, mais ce sont les histoires qu’elles cachent qui poussent au changement. Les présentations des Métallos ont ouvert la voie à des discussions et des actions sur la violence fondée sur le sexe, mettant au grand jour un sujet tabou.
Sudbury s’engage
Terri Rinta a fait en sorte que la documentation pour la présentation sur la lutte contre la violence puisse être prête à temps pour la réunion du conseil régional du nord-est de l’Ontario des Métallos à la fin de septembre.
Terri siège à la direction de la SL 2020 des Métallos à Sudbury et en préside le comité de la condition féminine. Elle a demandé à Carolyn Szilva, membre du Comité des droits de la personne du district 6, de faire la présentation sur la lutte contre la violence.
La séance a porté une membre à raconter comment elle a aidé une amie à fuir une relation abusive. Le mari de son amie s’en est alors pris à elle, à son travail.
Pris au dépourvu, l’employeur n’a pas su comment réagir; la membre a contacté la police et créé un plan de sécurité pour elle-même, en cas de nouvelle menace. La membre continue de soutenir son amie.
Le conseil régional a appuyé l’initiative de lutte contre la violence par un vote unanime et les sections locales se sont engagées à la présenter à Timmins, Sault Ste. Marie et dans tout le Nord de l’Ontario.
«Elle aide à engager la conversation», dit Terri.
De la communication vient l’action
À Cranbrook (C.-B.), le travail du comité de la condition féminine porte fruit. Les membres du comité ont proposé des clauses contractuelles prévoyant des congés pour situations de violence familiale lors de négociations avec un hôtel à Kimberley.
«Il y a plus de communication, souligne Jeff, que ce soit autour d’une affiche, au sujet de la vidéo ou de nos conventions collectives».
Parler de la violence faite aux femmes brise le silence, ouvrant la voie à l’action syndicale : appuyer les centres de ressources pour les femmes, négocier des clauses pour lutter contre la violence dans nos contrats et habiliter nos membres à y mettre fin.
Dénoncer la violence
Le geste le plus important que vous puissiez faire pour aider à mettre fin à la violence sexuelle, c’est de la dénoncer.
Demander ou donner une présentation
Communiquez avec une membre du comité national ou de district de la condition féminine et demandez la trousse de documentation et de soutien pour faire une présentation sur la lutte contre la violence dans votre milieu de travail ou lors d’une réunion de section locale.
Pour en savoir plus ou obtenir des vidéos : www.metallos.ca/antiviolence
Cet article a été publié dans le numéro de novembre 2016 de la revue Métallos@l’œuvre.
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